jeudi 13 août 2009

Déclarons-nous la guerre!

Je m’imagine en 1898, en train de m’emboucaner d’opium dans un endroit crade de Londres ou encore la tête dans une guillotine, en 1780, accusé de haute trahison contre Louis XVI.

Ah, et aussi parfois, je m’imagine dans l’avenir, sur un yacht dans le Pacifique, entouré de mafieux indonésiens et de putes thaïlandaises, buvant un martini au kiwi et donnant des ordres ridicules. « Lancez-moi cette pute à la mer! Si elle flotte, c’est une sorcière! »

Et puis là, paf, retour au présent. L’écran d’ordi. Les collègues qui pitonnent dans le bureau d’à côté. J’arrête la Grosse Fugue de Beethoven qui est à la veille de me faire péter les plombs, je prends 5 minutes à choisir dans mon interminable liste d’artistes; allons-y pour Clark – ça torche à fond (c’est dégeu dit de même) et ça réussit à m’extirper totalement du quatuor pour fax, brocheuse, étampe et imprimante.

Là, ils sont tous partis dîner au resto, mes collègues. Ils rient à dix des conneries qu’ils n’auraient jamais ris à deux et disent « hmmm, c’est bon, hein, tu as pris quoi, toi? ». Moi, tout seul à manger du pain naan et du poulet au beurre sur mon nuage douillet, je lis vos blogues en espérant que l’un d’entre vous aboutisse dans ce bureau à temps plein, qu’il y ait un peu d’excentricité par ici.

Y’a une collègue que j’aimais bien qui a déserté vendredi dernier. J’attends avec impatience que quelqu’un emménage dans son ancien bureau, juste en face du mien. J’ose espérer qu’ensemble on pourra se moquer de la madame trop et mal maquillée, qu’on pourra s’entendre qu’il n’y a pas de bonheur, seulement des joies éphémères, quelqu’un qui ne me citera pas Homer Simpson. Quelqu’un de désillusionné. Une personne vraie qui n’aurait pas peur d’aller s’emboucaner d’opium, en 1898, à Londres ou d’aller faire de l’ayahuasca dans la jungle?

Des fois je me demande si c’est pas juste moi qui est totalement à côté. Tout d’un coup que mes collègues sont en réalité tous bien plus fuckés que moi?

Y’a tu quelqu’un qui peut me montrer comment faire pour se déstabiliser dans un milieu aussi calme qu’une garde-robe de père-noël? C’est comme si j’étais un marin qui cours après les tempêtes. J’pense que la paix m’emmerde.

On se déclare la guerre, quelqu’un?

4 commentaires:

  1. Moi j'te déclare la guerre. Pour que ce soit juste, on a juste droit à des tomahwaks.

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  2. Pour l'opium à Londres en 1898, je suis ton homme!

    PS : Tes collègues de travail sont nécessairement plus fuckés que toi, désolé. Rien qu'en fonction des statistiques, c'est clair que dans le lot il y a des horreurs sans nom derrière les façades urbaines de la respectabilité...

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  3. Robin: A grands coups de tomahawks, ça promet.

    kayenne: Oh là! Ça fait peur.

    Bast: J'aimerais donc ça pouvoir savoir ce qui se trame derrière ces mamans de trois enfants, ces cravatés qui ne rigolent jamais, ces ménopausées qui boudent tout le temps. Pourtant je suis sur que c'est platte. J'suis juste curieux. J'aime le côté épicé des gens. Le reste, le commun, l'anonyme, m'emmerde.

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