vendredi 11 septembre 2009

Jouer avec la psy

Elle avait terminé son doc en psychologie trois ans plus tôt, travaillait au communautaire et prétendait qu’elle refuserait toutes les offres qu’ont lui ferait au privé, peu importe les conditions. Rien ne la faisait plus vibrer que des adolescents noircis par la colère, des travailleurs payés par l’État en dépression, des jeunes femmes abusées sexuellement dans d’outrageuses circonstances. Geneviève les prenait sous son aile, elle les aimait, les supportait, leur disait des choses vraies. Une fois, elle m’avait raconté qu’un jeune homme l’avait empoignée à la gorge et l’avait frappée contre un mur – elle avait touché dans le mille. Elle excellait dans ce qu’elle faisait.

J’avais rencontré Geneviève sur un forum de sexologie, où je demandais le plus naïvement du monde s’il était normal ou dangereux de retenir mon souffle jusqu’au bord de l’asphyxie en me masturbant pour décupler la jouissance. Je sentais le sang revenir à mon cerveau par de grandioses giclées, analogues à celles expulsées moins d’un mètre plus bas, sur mon ventre. Le mal de tête qui s’en suivait m’inquiétait et j’imaginais que l’on me retrouvait mort dans mon sperme séché, avec un caillot de sang gros comme mon gland dans le cerveau. Geneviève avait apaisé mes craintes dans un courriel très gentil et je l’avais convaincue de m’ajouter à sa liste de contacts Messenger, sous prétexte que j’avais tout un tas d’autres questions, ce qui était à moitié vrai. La discussion s’était écartée vers le bon vin, les voyages dans les Caraïbes, son boulot, le mien, puis lentement vers nos fantasmes communs.

Deux jours plus tard, au téléphone, en se touchant devant sa webcam, elle me racontait comment toute jeune, pré-pubère, elle se masturbait sur un coin de table en écoutant les vidéos pornos que son père cachait maladroitement, comment elle avait baisé un de ses clients, un bénéficiaire de la CSST, dans son bureau, sans condom, comment elle en était ressortie avec des marques aux fesses qu’elle avait chéries pendant près de deux semaines. Moi, je lui racontais la fois où j’avais baisé cette fille rencontrée dans un club, à quatre heures du matin, dans un cinéma porno de la rue Sainte-Catherine, devant ces pervers, comment on s’en foutait, gelés aux amphétamines, et comment j’aurais presque aimé que l’un d’eux, sinon tous, se joignent à nous. On finissait par se dire des mots crus, par se dire ce que l’on se ferait, puis on jouissait ensemble, et on répétait, souvent jusqu’à quatre fois l’heure.

Elle planifia visiter Ottawa, je lui offris le logis, la bouffe et tout ce qu’elle désirerait. J’informai mon coloc qu’il devait se pousser pour le weekend, je fis le plein de bouteilles de rouge, d’ingrédients de cuisine et je fis même un peu de ménage. Elle portait ses verres fumés sur sa tête et paraissait plus petite que je ne le croyais, mais jamais je ne l’avais considérée aussi belle, aussi radieuse, excitante. Ses yeux clairs me laissaient croire à une vision angélique, mais ses mèches rouges la trahissaient et me révélait la diablesse qui s’agitait en elle.

- Tu as trouvé facilement?
- Sans problème avec le GPS!
- Ma parole, tu es si jolie! La vraie lumière te va si bien!
- Je croyais que t’avais les cheveux noirs. Mais ils sont bruns foncé. T’es croquable.

Elle claqua ses dents. Je servis le vin et nous discutâmes de choses ordinaires. Elle interrompit un silence dans lequel la tension sexuelle, au milieu des sourires, était évidente.

- Je dois partir demain, tu sais, et j’aimerais qu’on baise le plus possible.
- Ah oui? J’aimerais qu’on baise le mieux possible. Patiente un peu, je vais te surprendre.

Geneviève adorait cela. Je commençai à préparer le souper, la surveillant d’un œil machiavélique, attendant le moment propice. Au moment où elle se penchait par-dessus sur la table pour y déposer des ustensiles, je lui ordonnai de s’immobiliser. Elle obéit, amusée, se cambra, fit ressortir ses fesses. Ses cheveux pendaient, à la même hauteur que ses seins. Je m’approchai en léchant l’excès de soupe sur la cuillère chaude, je soulevai sa jupe, elle ne portait pas de culotte, et je lui estampai le métal encore chaud sur la fesse, près de sa vulve fébrile. Elle était désormais en transe. Je me reculai en m’assurant que la jupe demeure soulevée. Je retirai lentement tous les objets qui étaient sous elle, fit durer l’attente, et au passage je déboutonnai langoureusement son chemisier, en lui léchant les lèvres. Je glissai mes doigts sous le tissu pour aller jusque dans son dos, compromettant son équilibre précaire, je défis sa brassière et exhibai ses merveilleux seins de naïade. Je fis ensuite le tour de la table, l’observant comme un lion examine sa proie. Elle me suppliait de la prendre, je répondais par des sourires subtils, en glissant un doigt sur la peau d’une de ses fesses, ou encore en la flattant de mes lèvres, sans baiser.

L’alarme du four se mit à sonner, elle eut une réaction, mais je la retins, écrasai son corps sur la table et lui administrai une fugace fessée. Elle poussa un cri de satisfaction et d’envie qu’elle ne pouvait plus contenir. Je sortis mon membre bouffi et ses acolytes mes testicules de mon pantalon et sans plus attendre, je m’enfonçai dans sa chatte, dans un délire apothéotique, et une plainte magistrale vint se mêler au branle-bas du four qui relâchait déjà une fumée inquiétante. Des objets tombaient allégrement de la table. Sa coupe mi-pleine s’écrasa par terre dans un sublime fracas; elle gémissait, je rugissais, et nous explosâmes pendant que j’écrasais entre mon pouce et mon index ses joues, pour faire ressortir ses lèvres que j’embrassais et mordillais.

Lorsqu’elle rabaissa d’une main sa jupe, avec dans l’autre un essuie-tout, le repas avait évidemment cramé et la table était maintenant collée fermement au mur.

- Il y a, pas loin d’ici, un turc qui fait la meilleure pizza en ville, suggérai-je.
- Allons-y, et revenons vite…

6 commentaires:

  1. Tu m'as tellement fait rire avec ta question pour la sexologue. Après j'ai souri et là, m'en vais changer mes petites culottes... ;)

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  2. C'est en lisant ce genre de chose que je retiens mon souffle jusqu’au bord de l’asphyxie en me masturbant. Merci pour ce bon moment.

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  3. Je trippe aussi asphyxie, Dieu merci, je suis pas la seule! :P

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  4. Vous êtes aussi des coquins :)

    Hum c'est une bonne lecture à 2H30 du matin.
    Elle a du être contente de visiter si bien Ottawa, avec un si bon guide apparemment.
    Les talents de cuisto sont encore à prouver.
    A quand d'autres verres brisés à terre?

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  5. Cannelle: Rire et mouiller. Ça va bien ensemble. :)

    Sexysoda: Ça va finir par sentir drôle par ici. ;)

    Lilith: Amen.

    Angelsouris: Le meilleur guide en ville, c'est ici. Nous essayerons de limiter les verres brisés, cependant... Dangereux pour les orteils. ;)

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  6. Ahhh....évidemment, une psy comme ça...! (moi qui te disais "surtout pas la psy!")
    Ariane

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